L’époque est à la recherche de petits plaisirs échappatoires d’un morne quotidien. Les beaux-jours sont là. Le printemps arrive avec magie pour nous redonner du baume au cœur. Il sait être si magnanime. On pense balades, barbecues, plaisirs partagés. Le Beaujolais est une destination toute trouvée et propice à accueillir nos escapades gustatives et champêtres. Regardons cela ensemble de plus près.
Les vins blancs et rosés du Beaujolais
Le Beaujolais est d’avantage connu pour ses vins rouges ; c’est vrai. Le beaujolais nouveau tout d’abord mais aussi les crus du beaujolais. Tous sont de rouge vêtu. Plus ou moins légers, plus ou moins de garde mais ils se déclinent en pourpre, rubis ou grenat pour leurs atours.
Et pourtant, les vins blancs et rosés du Beaujolais existent. Et même de plus en plus. Au départ, ils demeuraient là tels d’irréductibles gaulois voulant faire valoir leur typicité et leur qualité. Puis petit à petit, le consommateur les a découverts et y a pris goût. Alors, les vignerons se sont intéressés au phénomène et ont décidés de multiplier les offres.
A ce jour, 2% de la production de beaujolais se fait en blanc et 3% est composée de vins rosés. Cela reste extrêmement confidentiel me direz-vous. Certes. Mais cela progresse malgré tout d’année en année. Rappelons que les vins bancs et rosés dans le Beaujolais sont produits sur les deux appellations régionales que compte le vignoble : beaujolais et beaujolais-villages. Ainsi, il ne peut pas y avoir de vins blanc ou rosé dans les 10 crus du Beaujolais.
Le Chardonnay, second cépage en Beaujolais
Un seul cépage pour ces vins blancs : le Chardonnay. Il représente ainsi environ 2% de l’encépagement du vignoble contre 98% pour le traditionnel Gamay. Les vignes de Chardonnay sont principalement présentes sur deux zones. La première est tout au nord du vignoble, à la frontière avec le Mâconnais. Il faut dire que les terres Bourguignonnes lui réussissent particulièrement bien. A l’opposé, plus au sud du vignoble, entre Lyon et Villefranche dirons-nous, le Chardonay trouve aussi un terroir qui lui convient bien. Globalement, le Chardonnay aime les sols a majorité argilo calcaire et marneux.
Le style des vins blancs du Beaujolais est divers. Il peut se faire rond, charnu, sur des notes de fruits blancs à noyau, tout en onctuosité. On trouve aussi des cuvées qui proposent des vins blancs avec des notes aromatiques plus florales rappelant par exemple l’acacia, l’aubépine. Certains autres sont particulièrement pourvoyeurs de fraicheur et de tensions zestées, minérales, salines. Enfin, d’autres sont plus en chaire avec une approche crémeuse et boisée.
Bref, tous les styles se retrouvent dans les vins blancs du beaujolais. Le dénominateur commun est un style de vin du quotidien qui est plutôt à boire dans une certaine jeunesse. Environ 1000 vignerons qui proposent des beaujolais blancs sont à l’œuvre pour nous ravir les papilles.
Le beaujolais rosé
Là, pas de mystère, le cépage qui est utilisé est le Gamay. Il faut le noter, devant l’engouement croissant du consommateur, les vignerons ont décidé d’accélérer leur production de rosé. Ainsi, en 2019, ce n’est pas loin de 1,8 millions de bouteilles qui ont été produites sur les deux appellations autorisées : beaujolais et beaujolais-villages.
Au-delà de l’intérêt croissant du consommateur, il faut dire que le cépage Gamay se prête bien à une vinification de vins rosés. Il est à peau fine, peu tanique et particulièrement aromatique. Il sait faire des vins légers, rafraichissants et gourmands qui séduisent pour les occasions de tous les jours.
Comment en effet ne pas tomber sous le charme de nos cuvées à la robe expressive et étincelantes ? Comment ne pas se laisser séduire par ses effluves de petits fruits rouges gourmands et croquants ? Comment enfin ne pas savourer cette fraicheur du fruit qui se retrouve dans nos verres, cette petite tension revigorante que l’on trouve parfois.
Tous ces rosés se marient merveilleusement bien avec nos plats de printemps ou d’été. Un régale assurément.
Les 10 crus
Mais bien évidemment, on ne peut pas passer sous silence les dix crus du Beaujolais. Du sud au nord : Brouilly, Côte de Brouilly, Régnié, Morgon, Chiroubles, Fleurie, Moulin à Vent, Chénas, Juliénas et Saint-Amour. Les vignes se répartissent sur deux départements. Le Rhône à une très grande majorité. Le département de la Saône et Loire intervient également. A 100% pour le cru Saint-Amour et en partie pour le crus Moulin à Vent, Chénas, Juliénas. Tous ne proposent que des vins rouges à base de Gamay, c’est là leur point commun. Pour autant, en dépit d’un sol à majorité granitique, chacun va développer sa typicité et son style propre.
Les vins proposés sur les crus sont des vins d’avantage tournés sur la structure, la complexité et la garde en rapport aux appellations régionales. Tous sont des vins appréciés pour leur grande finesse.
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Les 1000 collines du Beaujolais
Les vins font la fierté du Beaujolais, de ses vignerons et de ses habitants. Mais la richesse patrimoniale et culturelle de cette région ne s’arrête pas là. En effet, les vignes plantées sur des collines parfois extrêmement pentues (notamment dans les crus) ou sur des plaines dessinent un paysage de toute beauté. De nombreuses rivières serpentes au milieu de ces 12 appellations au totale réparties sur 96 communes. Du nord au sud, le Beaujolais s’étend sur 55km. D’ouest en est jusqu’au au val de Saône c’est une bande d’une quinzaine de km.
Le Mont Saint-Rigaud, sommet du Beaujolais
Le mont Saint-Rigaud domine son petit monde en culminant à 1009m. Les vignes ne poussent pas à cette altitude-là. Ce sont les forêts de conifère qui sont à leur aise et qui ont la part belle. Sur toute la partie ouest du Beaujolais, par-delà les collines de vigne s’étendent prairies et pâturages. La vie artisanale, agricole est encore intense. De nombreux touristes et badauds viennent également se ressourcer dans ces verts pâturages et bénéficier des nombreux sentiers pédestres qui existent. C’est là ce que l’on appelle le Beaujolais vert.
Les villages de Pierres Dorées
Ces villages évoqués plus haut, il faut s’y arrêter et venir déambuler et se perdre dans leurs ruelles médiévales. Par exemple Theizé, Oingt, Ternand, Bagnols, Jarnioux pour n’en citer que quelques-uns. Certains sont parmi les plus beaux de France. Ils ont donné le surnom de Petite Toscane à cette partie sud du beaujolais. Historiquement en effet, de nombreuses carrières de pierre existaient, proposant un matériau de couleur or et qui brillait avec la caresse des rayons du soleil. Les citées médiévales, les châteaux également (il se dit qu’ils sont plus de 300) contribuent à embellir un paysage déjà bien achalandé. Des châteaux du moyen âge mais aussi de style plus Second Empire, de nombreux manoir et bâtisses bourgeoises contribuent aux charmes de ce pays Beaujolais.